Hommage à Alain Ponelle, article DNA – 5 février 2013

Article tiré des DNA, Mardi 5 Février 2013. Auteur: Lionel Soret.

 

 

Carnet : Alain Ponelle est décédé alors qu’il venait juste de reprendre

 

Football « C’était un chic type »

Porte-drapeau du football à Saint-Louis depuis tout jeune, Alain Ponelle est décédé vendredi, à l’aube de ses trente ans. Ceux qui l’ont connu livrent un ultime témoignage.

L’annonce de la mort d’Alain Ponelle, vendredi soir, a plongé ses amis dans le désarroi. Dès samedi matin, l’entraîneur de Hagenthal, Chekh Nadour, tenait à lui dresser un portrait élogieux : « Sur un terrain, il se battait. Autant il pouvait être introverti et timide à l’extérieur, autant il était véloce et combatif pendant un match. C’était un très bon joueur, avec des qualités de vitesse et de rapidité impressionnantes. Malgré son petit gabarit, c’était une vraie fusée. »

« J’ai souvent joué contre lui en DH, lorsque j’évoluais à l’ASIM. C’était un garçon vraiment super dans la mentalité, dans ce qu’il pouvait dégager sur un terrain. Il ne trichait jamais. Aujourd’hui, je suis écoeuré. »
Même son de cloche pour Florian d’Almeida, défenseur à l’ASIM : « C’était un chic type, dit-il. Sur le terrain, nos différents entraîneurs nous conseillaient de ne pas le laisser prendre de la vitesse, il fallait le surveiller attentivement. »


C’est donc à Saint-Louis, sa maison comme il aimait à le rappeler, qu’Alain Ponelle a réalisé la majeure partie d’une carrière contrariée par de nombreuses blessures.
C’est dans la cité frontalière qu’il a débuté le football, sous la houlette de Damien Ott à l’âge de 12 ans. « Alain appartenait à une génération de jeunes joueurs avec lesquels j’ai commencé ma carrière d’entraîneur, confie l’actuel coach des SR Colmar. Ces quatre années passées avec lui me laissent des souvenirs impérissables. Des liens affectifs forts se sont créés. Cela a été un choc extrême d’apprendre son décès. Il était non seulement talentueux, mais aussi très, très gentil. J’ai une pensée particulière pour ses parents, avec qui nous avons partagé des moments merveilleux… »


À 17 ans et demi, il intègre l’équipe fanion de Saint-Louis, alors entraînée par Nicolas Frischherz en DH, pour ne (presque) jamais la quitter. Il y rencontre alors Vincent Rychen, avec qui une relation d’amitié va vite se créer : « Humainement, Alain avait le coeur sur la main, et c’est l’image que je garderai de lui », explique l’entraîneur ludovicien, qui a évolué à ses côtés à Saint-Louis, mais également à Dannemarie l’espace d’une saison et en équipe d’Alsace.
« C’était un garçon discret, assez timide par pudeur, mais un coéquipier sur qui on pouvait toujours compter. On s’appréciait en tant que joueurs et en tant qu’hommes. »

L’équipe d’Alsace, Alain Ponelle l’intégrera pour la première fois en 2004, avec notamment Fayçal Adnane et Vincent Rychen comme capitaine. « Il avait un talent unanimement reconnu », se souvient Vincent Rychen.
« Je me rappelle d’un match avec la sélection d’Alsace où nous avions battu la Lorraine 4-0. À la fin du match, tout le monde dans les tribunes s’est levé pour applaudir. » Ponelle y retournera aussi en 2007 et se distinguera en inscrivant un but contre le Languedoc-Roussillon, faisant également parti cette année-là de l’équipe type de DH.

Sous les commandes de son coach et cousin Cédric Decker, Alain Ponelle s’épanouit à la fin des années 2000 et réalise de belles choses sous le maillot ludovicien. Avec huit réalisations, il participe activement au titre de champion en DH, fête la montée en CFA2 sur la pelouse du Stade de l’Ill en 2008 avec ses copains Kaymak, Elmas, Thiam…

Il revenait après un break
L’année suivante, il inscrit un triplé et délivre une passe décisive lors de la victoire héroïque au 8e tour de la Coupe de France face à Besançon (4-0) et envoie son équipe disputer un 32e de finale face à Sochaux.
Après un break d’une année, Alain Ponelle avait décidé de rechausser les crampons cet hiver, et s’entraînait depuis quelques semaines avec le groupe ludovicien. Jacky Haas reconnaissait la semaine dernière qu’il avait été impressionné par ses qualités physiques, que son retour représentait une excellente nouvelle pour le club.
Samedi soir, à l’occasion de la réception de Thaon-les-Vosges, l’ombre du petit prince de Saint-Louis planera inévitablement sur le Stade de la Frontière.
Lionel Soret

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